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Souvenirs des années soixante à travers les livres et la presse

28 Mar

Enfants abandonnés: Le destin de Madelaine Joseph

Au cours de mes recherches généalogiques familiales en consultant l’ acte de mariage de mon ancêtre Magdeleine Joseph j’ai découvert qu’elle avait été abandonnée à sa naissance à Paris. Pour se marier Magdeleine Joseph avait du demander et avait obtenu l’autorisation de l’hospice de la maternité de Paris.

Enfants abandonnés: Le destin de Madelaine Joseph
Enfants abandonnés: Le destin de Madelaine Joseph
Enfants abandonnés: Le destin de Madelaine Joseph
Retrouver l'acte d'abandon et de baptême

J’ai donc cherché à retrouver son acte de naissance et d’abandon

Les archives de Paris conservent les actes d’abandon et de baptême concernant les enfants abandonnés à Paris.

La liste matricule des enfants abandonnés a été mise en ligne par le site des archives de la ville deParis. 

Pour retrouver l’acte d’abandon il faut retrouver le numéro matricule consultable sur le site des archives de la ville de Paris .
 

Fiche avec les numéros matricules

Fiche avec les numéros matricules

L'acte d'abandon


Je me suis rendu aux archives de la ville de Paris où j’ai pu consulter son acte d’abandon et de baptême

 

De l’ordonnance de nous Jean Baptiste Darnal écuyer , avocat, conseiller du roi, commissaire enquêteur, examinateur au Chatelet de Paris, ancien préposé pour la police du quartier de la Cité, a été porté à la couche des enfants trouvés de’ cette ville pour y être nourri et élevé en la manière accoutumée, un enfant fille paraissant nouvellement née et qui nous a été apportée la sire J Martin un écrit joint portant de notre madeleine Connant Alexandre Joseph. Lequel enfant à été laissé à la veuve Turimiere qui s’en est chargé à l’effet que c e dessus.

Fait et délivré en notre hôtel ce quatre octobre mil sept cent quatre vingt sept quatre heure du levé.

Madeleine Joseph baptisée le 5 8bre 1787

hospice enfants trouvés au 18ième  siècle

hospice enfants trouvés au 18ième siècle

hospice des enfants trouvées au 18ième siècle

hospice des enfants trouvées au 18ième siècle

L'acte d'abandon
L'acte d'abandon
L'acte d'abandon

L'acte d'abandon

Son parcours

                                                                                                                                                              Un second document retrace le parcours de l’enfant abandonné

Madelaine Joseph a d’abord été confiée à Jean François Lempereur jusqu’en 1789 à Baives, un petit village de l’Avesnois à quelques kilomètres de Trélon dans le Nord

Fin1789 elle a été remise par son meneur à la femme de François Carlier à Wignehies dans le Nord. Elle y restera jusqu’en 1790

De août 1790 à octobre 1794, son meneur Giret la remettra à Henriette Vaselet à Leschelle dans l’Aisne

En octobre 1794 elle est placée. Le document n’indique pas où. On peut supposer à Aisonville Bernoville où elle décédera en 1866.

Fiche avec les différents lieux , Carte avec ces lieux et les dâtes de séjour
Fiche avec les différents lieux , Carte avec ces lieux et les dâtes de séjour

Fiche avec les différents lieux , Carte avec ces lieux et les dâtes de séjour

Son mariage à Aisonsville et Bernoville

Madelaine Joseph donnera naissance à Louis Joseph le 6 1 1810 ,reconnu par son père lors de son mariage

Un second enfant Caron Alexandre naitra en 1815

Le 11 3 1823  Mon ancêtre Caron Marie Clotilde verra le jour

Madelaine Joseph se marie le 11 1 1814 à Aisonville et Bernoville avec Caron Antoine Joseph qui reconnaitra son premier enfant.

Elle décède le 25 3 1866 à l’âge de 78 ans. Elle est déclarée comme rentière.

Acte de décès de Madelaine Joseph

Acte de décès de Madelaine Joseph

Elle aura eu beaucoup de chances.

De nombreuxenfants abandonnés meurent dans leurs premières années. A Aisonville et Bernoville dans les six premiers mois de 1818 on dénombre le décès 4 éleves de l’hospice de la maternité de Paris le plus âgé avait 8 mois.

Enfants abandonnés: Le destin de Madelaine Joseph

Les enfants trouvés du parvis

Les lettres patentes de Louis xiv datées de juin 1670 confirment l’établissement de l’hôpital des enfants trouvés, elles déterminent les sommes à payer chaque année à l’hôpital et confient son administration aux directeurs de l’hôpital général situé rue neuve Notre Dame.

Il prend le nom de l’hospice des enfants trouvés du parvis Notre Dame, il est connu également sous les vocables de la couche du Parvis, la maison de la couche des Enfants trouvés et la maison de la crèche, les sœurs de la charité assurent son service.

Comme l’indique son nom, il se consacre au soin des nouveaux nés trouvés et abandonnés

. Après un court séjour dans l’établissement ces bébés orphelins sont envoyés plusieurs années en nourrice à la campagne, puis dès leur retour à Paris, ils sont transférés à la maison des enfants trouvés du faubourg saint Antoine.

La présence dans un village d’un grand nombre d’enfants trouvés apportait des revenus non seulement au meneur et aux foyers nourriciers , mai aussi au curé pour payement des enterrements ,au maitres d’école pour l’instruction des enfants , et certainement à d’autres membres de la paroisse.

Si le nombre d'enfants décédé était important, certains ont survécu à toutes leurs vicissitudes et se sont installés dans la commune comme Madelaine joseph déclarée rentière à son décés.

L’hospice des enfants trouvés (auteur inconnu)

Jamais édifice public n’offre un aspect plus directement opposé aux idées pénibles que son existence remue. Il semble qu’on y trouve à plaisir ce contraste si répandu chez nous, de simples choses et d’horreurs profondes.

En y entrant, vous cherchez des larmes, des émotions philosophiques, du dégoût et c’est à peine si vous entendez les vagissements des nouveaux nés. Et partout vous rencontrez autour de vous et vos pas, des fleurs, de bonnes sœurs grise s, des rideaux bien blanc, des crucifix, un peu, un peu de crimes, et voila tout.

On se promène entre ces rangées de berceaux comme dans une prairie, seulement dans une praire la terre, cette mère commune, rend aux plantes orphelines leur véritable nourrice. On voit des têtes blondes, des figures d’anges, une salle qu’on nomme poétiquement la crèche, une chapelle mignonne et un amphithéâtre de dissection.

Les bâtiments formaient un ancien couvent d’oratoriens, aujourd’hui c’est un hospice d’enfants trouvés, il y a deux siècles dans ces deux mots. Rien de remarquable à cet hospice, il ressemble à un collège, à une manufacture, à la maison du bout de la rue, à la maison de votre père

j’oubliais pourtant une statue que vous saluez pieusement à l’entrée. Vincent de Paul veille dans le vestibule de son temple, Vincent de Paul cet homme dont l’instinct évangélique sauva le cinquième des populations qui passeront sur sa tombe. Ses contemporains embarrassés ont écrit son nom dans l’almanach, Napoléon en aurait fait un ministre te pour cause.

Lorsque j’arrivais à la grille mes yeux s’arrêtèrent sur une boite, ou tourniquet, placé à droite de la porte, et s’ouvrant par deux coulisses à l’intérieur et sur la rue. Ce tourniquet représente parfaitement une boite aux lettres.

Il est vrai qu’une mère y jette son enfant à peu près comme un billet doux à la poste avec cette nuance que le billet doux entame l’intrigue et l’enfant la dénoue.

L’histoire du tourniquet a subi les caprices de la morale publique Jadis la femme misérable ou adultère déposait là de nuit et mystérieusement son nouveau né, puis tirant la sonnette pour éveiller la sœur de garde, elle s’échappait dans l’ombre avec ses larmes ou ses remords.

A cette heure un singulier abus a forcément simplifié le recrutement de l’hospice. Il parait qu’autrefois on trouvait fréquemment au matin dans le tourniquet des enfants morts. Et glissés avant le jour à ce lieu de passage, sans doute pour éviter les frais d’enterrement ou guillotine et les pompes funèbres a disparu.

Une sœur veille pendant la nuit, et reçoit les survenants de la main à la main à l’entrée du parloir. Le tourniquet ne s’ouvre plus, et son cadenas est rouillé. D’ailleurs cette voie a perdu le charme du secret.

Je vous dirai que maintenant on tient fort peu à cacher qu’on est gêné d’un enfant, qu’il vienne du boudoir ou du grenier, qu’il tombe d’une calèche ou d’une hotte , avec des langes brodés ou un lambeau de laine, c’est une affaire de ménage, un intérêt de famille qu’on traite à l’amiable . On présente l’enfant au parloir en plein midi, on le recommande même aux sœurs , en répétant avec soin le nom de son père, on verse quelques larmes , et c’est fini à cela que l’infortuné crie, meure soit déchiqueté par l’anatomiste et cousu en morceaux dans une toile à, sac qu’on jette au trou banal du cimetière, peu importe , l’honneur est sauf, la mère va au bal ou à la salpêtrière , la civilisation marche, la médecine rayonne, et nous avons à l’université un cours d’économie politique, c’est admirable

Tourniquet

Tourniquet

Place du Parvis Notre Dame,

Hospice des enfants assistés (Le paris pittoresque)

Le parvis où se trouvait jadis l’échelle patibulaire de l’évêque et la statue du grand jeuneur était bien plus étroit qu’aujourd’hui et encombré de boutiques. Le parvis actuel est formé de l’ancien parvis et de la rue Neuve Notre Dame construite en 1163. Cette rue s’appela jadis rue Sainte Geneviève des Ardents à cause de la chapelle qui placée en face de la cathédrale, devint Notre Dame la Petite ou des miracles. Cette chapelle fut démolie en 1745, Sur son emplacement s’éleva un hotel qui devint l’hospice des enfants trouvés et servit jusqu’en 1838.

Il y avait dans la cathédrale, un bois de lit scellé dans le pavé, sur lequel, au jour de bonnes fêtes, on exposait quelques enfants afin d’exciter la charité du peuple, auprès du lit on plaçait deux ou trois nourrices et un bassin pour recevoir les aumônes. Cette charité un peu primitive’, ne prévenait pas des abus. Les servantes de la Dame veuve se lassaient de soigner les enfants qui ne les intéressaient pas en les vendant. Et l’on raconte qu’au port Saint Landry les enfants valaient vingt sols la pièce. Les survivants allaient grossir le nombre des vagabonds, des mendiants et des voleurs. Tel était le scandaleux état de choses dont Saint Vincent de Paul se fit le réformateur en fondant en 1638 l’hospice des enfants trouvés.

Enfants abandonnés: Le destin de Madelaine Joseph

Les meneurs (Archives départementales de l’Aisne)

Les enfants trouvés étaient emmenés à la campagne.

C’est là qu’intervenaient les meneurs. Les meneurs étaient tenus de parcourir leurs arrondissements pour y chercher des nourrices, les surveiller, recueillir les hardes et les extraits mortuaires des enfants qui sont décédés, ou exécuter les ordres particuliers de l’administration ; mais encore de faire de fréquents voyages à Paris pour y amener les nourrices qu’ils ont trouvées. Souvent ce sont eux qui se chargent de conduire l’enfant chez la nourrice quand celle-ci ne peut se déplacer, l’hiver lorsque les chemins sont impraticables, l’été quand les gros travaux agricoles requièrent toute la main d’œuvre disponible.

Le nourrisson une fois placé c’est le meneur qui assure la liaison entre l’hôpital et la famille nourricière. Il sert d’agent payeurs des gages et des vêtures destinées aux enfants.

De 1783 à 1789 près de dix mille enfants de l’hôpital de Paris ont gagné la province dans des conditions tout à fait désastreuses. On les entassait dans des charrettes à peine couvertes où ils sont en si grand nombre que les malheureuses nourrices sont obligées de la suivre à pied

. Exposés au froid, au chaud, au vent, à la pluie, ils ne sucent qu’un lait chauffé par la fatigue et l’abstinence de leur nourrice. Les enfants les plus fragiles ne résistent pas à un tel traitement

Il faut attendre 1773 pour que la police ordonne aux meneurs et transporteurs d’enfants de se servir de voitures dont le fond soit en planches suffisamment garnis de pailles neuves , de couvrir leurs voitures de bonnes toiles et d’exiger que les nourrices soient avec eux dans la voiture pour veiller à ce qu’aucun ne tombe

Le règlement de l’hôpital de Paris prévoyait d’allouer au meneur le vingtième, soit le sol pour livre, de toutes les sommes versées aux nourrices. Sur le premier mois, il percevait environ le cinquième. Lorsqu’il apportait la vêture après le décès d’un enfant cinq sous. Lorsqu’ il ramenait l’enfant après le sevrage, trois livres et d’autres gratifications exceptionnelles.

Les nourrices

. L’appoint de ressources était attrayant pour de nombreux ménages. Il s’agissait essentiellement de nourrir des enfants légitimes que des bourgeois ou artisants ne voulaient ou Les règlements stipulaient que les nourrices ne devaient allaiter qu’un seul enfant à la fois, mais elles pouvaient en garder d’autres s’ils étaient sevrés. On allaitait les enfants jusqu’à 2 pouvaient élever eux même.

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